Ouverture de l’écoduc de Groenendael le 3 juin 2018

18/06/2020

Plus de sécurité pour les hommes et les animaux

L’ouverture officielle vient à peine d’avoir lieu, mais l’écoduc de Groenendael permet déjà depuis plusieurs mois à de nombreuses espèces européennes protégées de la Forêt de Soignes de traverser le Ring de Bruxelles en toute sécurité. L’Agence flamande pour la nature et les forêts (ANB) nous a fait visiter ce passage réservé à la faune.

ecoduct Groenendaal

"On ne peut sous-estimer l’importance écologique d’un écoduc comme celui-ci », affirme Yoeri Bellemans, Project Manager à l’ANB. « Le Ring de Bruxelles fragmente la Forêt de Soignes et réduit drastiquement l’habitat de nombreuses espèces. Avec le projet LIFE+ OZON, nous voulons résoudre ce problème."

LIFE+ est un fonds structurel européen qui finance des projets relatifs à l’environnement, à la nature et au climat. OZON vient de « Ontsnippering van het ZONiënwoud » (Défragmentation de la Forêt de Soignes). Ce projet vise à améliorer les liaisons existantes et à en aménager de nouvelles. C’est l’Agence flamande des routes et de la circulation qui a pris en charge la conception et la construction de l’écoduc.

Sécurité

"L’étude ‘Dood doet Leven’ (‘La mort fait vivre’) a révélé qu’un nombre étonnamment élevé d’animaux étaient victimes d’accidents à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’écoduc, et que de nombreuses collisions avaient lieu entre animaux et véhicules, provoquant des dégâts matériels », explique Bellemans. « Cette étude a été menée par différents organismes qui s’associent pour donner à nouveau une place dans la nature aux animaux morts, qu’ils soient grands ou petits."

ecoduct Groenendaal Hert

Bellemans poursuit : "Ce nouvel écoduc, large de 60 mètres, permettra une traversée naturelle et sécurisée pour de nombreuses espèces animales, grâce à la végétation adéquate, à une intégration bien pensée dans l’environnement et à un treillis écologique adapté. Ce treillis écologique, qui guide les animaux vers les passages sécurisés, est terminé depuis peu. 

Nous tenons compte, entre autres, de plusieurs espèces de chauve-souris, de mustélidés comme le putois et le blaireau, de la grenouille verte et de la grenouille rousse ainsi que du crapaud commun, du lézard vivipare et de l’orvet fragile. L’écoduc est également adapté pour de nombreuses espèces différentes de carabidés, parmi lesquelles le carabe à reflet cuivré. On y retrouve donc des espèces de toutes les tailles ! Et en éloignant les animaux de la route, nous renforçons également la sécurité routière."

Plantations sur l'écoduc

"Les plantations sur la passerelle auront lieu en 2019", annonce Andreas Baele, collaborateur du projet. "Nous avons déjà placé des plantes sur une partie des rampes d’accès, et il y a cinq mares sur et autour de la passerelle. Il y a également un remblai de souches et de tiges où les plus petits animaux peuvent nidifier, se cacher, chercher de la nourriture... Il est très important que la flore présente sur l’écoduc se fonde dans l’environnement." Baele souligne également qu’un écoduc ne peut fonctionner de façon optimale qu’avec un treillis écologique.

Biodiversité

La fragmentation des zones naturelles augmente le risque de consanguinité chez les animaux, et donc le risque d’extinction des espèces. Avec un écoduc, nous agrandissons l’habitat des différentes espèces. Les animaux qui étaient séparés sont réunis et cela permet des croisements entre les populations. En d’autres termes, ces liaisons écologiques renforcent la biodiversité génétique et redonnent vie à des espèces en bonne santé.

ecoduct groenendaal 2

Yoeri Bellemans et son collègue Andreas Baele peuvent désormais observer l’utilisation de l’écoduc grâce à des caméras, pièges à insectes et plaques pour serpents. Nous partagerons les résultats dès qu’ils seront disponibles.

Accès interdit au public

Pour respecter le repos des animaux, les abords immédiats de l’écoduc ne sont pas accessibles au public. Les enfants du 3e degré primaire peuvent cependant bénéficier d’une visite guidée. Une cabane d’observation leur permettra de découvrir au plus près le monde des animaux du Ring et d’en apprendre davantage sur la défragmentation de la Forêt de Soignes. 

Vous êtes instituteur(-rice) et intéressé(e) par cette excursion éducative ? Contactez Lize Paesen, lize.paesen@cvn.natuurpunt.be, pour plus d’infos.

Vous trouverez plus d’infos sur l’Agence flamande pour la nature et les forêts sur http://www.foret-de-soignes.be/lifeozon/.